Marche pour le climat à la Baraque Michel…

La date de la balade étant prévue depuis longtemps, il n’était pas question d’annuler. Même si nous serions bien allés à Bruxelles. Nous avons concilié les deux et avons été en pensées en lien avec les participant.es de la première marche !

La thématique du changement climatique est toute indiquée pour ces milieux naturels issus d’un climat périglaciaire.

Comme vous le savez, les tourbières sont des écosystèmes remarquables pour les adaptations que les espèces ont dû faire au cours des âges et  constituer ainsi une communauté vivante absolument originale.

Durant toute l’année les températures y sont plus basses qu’ailleurs et l’humidité plus importante (pluie, neige, brouillard). Le sol est en grande partie imperméable et l’eau possède une acidité importante (pH 4,5). A cela il faut ajouter un manque d’éléments nutritifs. Tout ces facteurs créent des conditions assez hostiles à l’établissement de nombreuses espèces. Pour pouvoir y vivre il faut développer des stratégies comme l’ont fait les droseras par exemple. Ces petites plantes ont développé une stratégie alimentaire et ainsi réussi à survivre dans ces milieux hostiles à beaucoup d’autres espèces. Cette stratégie consiste en un développement de feuilles munies de poils réceptifs au toucher et d’une enzyme capable de digérer un organisme telle une petite mouche, pour bénéficier après assimilation, de protéines de l’insecte. Mais pour pouvoir se reproduire ces plantes ont besoin d’insectes transportant le pollen d’une autre drosera! Il ne faut donc pas qu’il se colle dans le petit piège… Pour se faire, la plante a développé une autre stratégie mais pour sa reproduction cette fois: elle émet une tige qui monte, qui monte jusqu’à 20cm au dessus d’elle. Tout au sommet, une minuscule fleur blanche attend sa messagère!

 

Nous n’avons pas vu de drosera en plein mois de décembre bien évidemment, mais ceci illustre à merveille les adaptions fantastiques que les espèces ont développé pour survivre dans ces milieux si particuliers. Les changements climatiques sont donc au coeur de nos pensées. Que deviendrait tous ces êtres vivants si le climat changeait? Moins d’eau et de neige, trop d’apports en azote,…. Les tourbières sont aussi de gigantesques puits de carbone et elles contiennent aussi du méthane! Pensez aux immenses territoires tourbeux que l’on rencontre au Canada et en Sibérie ! Evitez d’acheter du terreau à base de tourbe: cette tourbe est issue de l’exploitation industrielle de tourbières! Un désastre…

Protégeons au contraire ces espaces sauvages magnifiques! Temporisateurs du climat, au même titre que les forêts ou les océans.

La présentation de la formation de vallée asymètrique de Beauloup fut d’ailleurs un beau moment pour démontrer comment le climat peut avoir une influence même sur les roches et arrive ainsi à modeler les paysages avec des agents comme le soleil, la neige, le vent et… le temps.

Nous terminons cette sortie à l’auberge de la Baraque Michel, par un repas pris dans la petite salle, bien connue des fagnards.

Merci à toutes et tous pour cette belle matinée qui clos doucement l’année 2018.