Nous nous étions préparés à affronter des orages…Nous avons essuyé trois gouttes! Quel bonheur de se retrouver et de partir emmenés sur les pas de Sylvie. Nous sommes à Tavigny à quelques kilomètres du Grand-Duché du Luxembourg.

Pas de souci pour apprendre quelques chants, chacun avance à son rythme. La vache de Sylvie et le petit veau, les doux chevaux, les haies accueillant beaucoup d’oiseaux. Quelle découverte que cette longue vue!  Le tarier des près nourrissant ses jeunes, le chant du bruant jaune, des grenouilles vertes… Nous pressons un peu le pas car nous avons rendez-vous au bout du sentier avec Jean-Marie Hampert, passeur de mémoire.

Nous entrons avec lui dans l’histoire locale sous le règne de Guillaume d’Orange. Nous sommes en 1827. Le décor se met en place: plusieurs centaines de personnes vont entreprendre durant quatre ans un chantier gigantesque. Ils casseront et raboteront une colline. Déplaceront des milliers de tonnes de pierre et de terre, créeront une immense digue ainsi que des canaux et un tunnel de plus d’un kilomètre de long sous une colline. Le tout sans électricité, sans diesel et puissantes machines. Avec ces milliers de mains, de pioches, des centaines de chevaux et des dos s’arqueboutants…y compris ceux de nombreux enfants.

Ce canal, du nom du hameau de Bernistap, situé près de Buret, était censé relier la Meuse au Rhin en passant par la Moselle. Cette communication navigable aurait permit de connecter la Meuse via le canal de l’Ourthe et celui de Bernistap qui aurait à son tour permit la liaison vers la Wiltz puis la Sûre qui elle-même se jette dans  la Moselle, pour ensuite atteindre le Rhin!

Le transport et le commerce de marchandises vers le Luxembourg aurait été possible tirant cette région de l’Ardenne de son isolement et de la pauvreté. D’autant plus que des gisements de minerais étaient découverts (houille, plomb, manganèse,…). Le canal aurait été déservit par de petits bateaux à la coque assez plate. Un système complexe de centaines d’écluses et de retenues d’eau aurait permit d’alimenter le canal en eau et ce même en dehors des périodes de crues, rendant la navigation possible durant les saisons plus sèches.

Ce chantier n’aura jamais atteint son objectif car la Belgique proclama son indépendance en 1830 et les Hollandais s’en allèrent avec leurs capitaux.

Le site est classé depuis 1978 et se situe en zone Natura 2000.

Notre chemin a continué l’après-midi. Nous avons vu les traces du ragondin, un terrier de castor habitant le canal. Des explications sur son l’écologie furent données et Michel a réussi à photographier un castor. Rencontre assez rare en journée puisque ces animaux ont été pourchassés durant des siècles et sont devenus plutôt « nocturnes » pour passer « inaperçus ». Plus loin, l’observation d’une très belle hutte et le jardin d’une autre famille de castors. Les renardeaux auront aussi été de la partie durant cette journée: deux tanières découvertes par Maxime! Nous passons discrètement….

Et pour finir, voici la liste des chants des différentes espèces que nous avons pu observer et/ou entendre:

Etourneau sansonnet, moineau domestique, rouge-queue noir, fauvette à tête noire, fauvette babillarde, mésange charbonnière (« Plus vite, Plus vite »), mésange bleue, grenouille verte, bruant jaune, tarier des près, corneille noire, pouillot véloce et pouillot fitis, buse variable, pic noir, bergeronnette grise, bernache du Canada.

De retour au village de Tavigny à 17h tapantes;) pour un superbe apéro préparé par Maxime et ainsi terminer cette magnifique journée bien amicale.

On en redemande et merci à tous pour cette belle journée !