Michel, notre guide du jour nous présente les origines et raisons de la construction du fort de Battice. Le site central est réparti sur 15 ha et à la forme d’un pentagone. Construit de 1934 à 1937, il devait servir à retarder l’ennemi dont la frontière se situait à 17 km, afin que l’état belge puisse mobiliser ses troupes. Le fort fut assiégé à partir du 10 mai 1940, puis pilonné par des Stuka le 21 mai. Une bombe rebondit et pénétra dans le bâtiment 1 et tua 26 soldats. Le fort dût se rendre le lendemain.

Ces explications très intéressantes nous amènent également à avoir quelques pensées vers ceux qui aujourd’hui accusent des attaques aériennes, des violences de tous ordres… Les guerres sont vraiment l’une des pires actions que l’humain puisse provoquer.

Voici ensuite le moment joyeux d’enfourcher nos vélos. Nous démarrons sur le Ravel suivant l’ancien tracé de la ligne 38 du chemin de fer. Cette ligne reliant Liège à Verviers fut construite en 1869, et servit dans un premier temps à transporter le charbon extrait le long de cette ligne. Plus tard le public put l’emprunter. Mais il y avait un défi de taille que les ingénieurs de l’époque ont dut résoudre : certaines parties du parcours comportaient des dénivelés importants (11 à 25 %). C’est pourquoi la ligne 38 avait un tracé fort sinueux.

Au loin se dessine la silhouette d’un bâtiment qui bénéfice de grands travaux de restauration : l’église Saint-Jacques-le Majeur dans le village de Clermont… que nous ne pourrons visiter. Par contre la Place de la Halle emmène nos regards dans un vrai décor constitué de maisons anciennes, de détails architecturaux très variés, des vieux pavés et de fontaines.  Nous retiendrons la « Maison Pirenne » de style renaissance, qui est ornée de la première corniche moulurée de Belgique.

Nous quittons ce moment arrêté dans le temps pour rejoindre le Château de Crawhez. Construit en 1551 en maçonnerie de briques, ce qui est très rare à cette époque. Il comporte également de hauts soubassements en moellons et possède deux pignons latéraux à gradins, dits « pignons espagnols ». Le souci décoratif se remarque dans tous les détails de l’édifice, dont notamment un linteau de près d’un mètre de haut au dessus de la porte d’entrée.

Le parcours consacré au patrimoine bâti s’arrête ici pour laisser place au parcours paysager, qui nous enchante par monts et par vaux. Certaines montées un peu trop raides nous forcent à pousser nos bicyclettes.

La boucle se termine autour d’un verre pris au café « Aux Forges les Eaux » avant de retourner chacun chez soi, les yeux emplis d’images. Vive le vélo et merci Michel pour ce magnifique parcours ! 🙂